Ostensions
Ostensions
Les 73es ostensions de Limoges ont été officiellement lancées ce dimanche en la désormais basilique
Saint-Michel-des-Lions, pas assez grande pour l’événement. Tel est le miracle des ostensions :
rassembler chrétiens, laïcs, croyants ou non, pour une communion populaire qui a lieu
tous les sept ans.
Une particularité limousine, classée au patrimoine culturel et immatériel de l’Unesco il y a dix ans.
À Limoges, les ostensions sont officiellement lancées à Saint-Michel-des-Lions qui abrite les
reliques de saint Martial, évangélisateur et premier évêque de la ville. Et ce dimanche,
l’église a été élevée au rang de basilique. "On a sa propre paroisse et Saint-Michel", s’est amusé le
père François Renard, curé de ladite paroisse, faisant sienne une expression limougeaude qui, selon lui,
veut tout dire, avant de passer la parole au père Jean-Louis Montville, chancelier du diocèse,
pour la lecture du décret d’élévation au rang de basilique mineure, rendu par le pape François
le 2 février dernier. Les insignes de la basilique – l’ombrellino, ombrelle surmontée d’une croix,
et le tintinnabulum, clochette montée sur un mât de procession – ont ensuite été bénis avant
d’être placés dans le chœur. Un chœur entouré par la grande confrérie de Saint-Martial,
celles de Saint-Aurélien, de Saint-Loup, de Sainte Valérie, de Saint-Fiacre, des porteurs de la châsse
de Saint-Martial, et celle de Notre-Dame-de-Pitié. Lors de la cérémonie, Mgr Pierre-Antoine Bozo,
évêque de Limoges, s’est réjoui de cet événement qui célèbre une triple fête : celle de la joie
en ce quatrième dimanche de Carême, autrement appelé par les catholiques « dimanche de laetare »
celle de la montée du drapeau ostensionnaire, et enfin, celle de l’élévation en basilique,
"car le siège de Rome a reconnu la valeur singulière de cette église". "Ce ne doit pas être
une gloriole régionale, mais une responsabilité pour nous tous", a-t-il conclu.
Photo du Populaire du Centre
Photo de France 3 Régions
Les couleurs de saint Martial flottent au sommet blanc pour la paix et amarante pour l’éternité, telles sont les couleurs du drapeau hisséhier ausommet de la basilique Saint-Michel-des-Lions. Cette année encore, c’est le confrère Michel Cubertafond qui a gravi les marches et échelles du clocher pour acheminer l’étendard, sans crainte et sans vertige. Et pourtant… La tour culmine à une cinquantaine de mètres et l’entablement mesure 80 centimètres de large, sans rambarde ! Âgé aujourd’hui de 72 ans – il en avait 31 quand il a officié la première fois –, il ne s’est pas livré à la descente en rappel, et était bien encadré par les sapeurs-pompiers du Groupement de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux (GRIMP).
Des festivités ostensionnaires qui s’achèveront le 12 novembre. Tous les sept ans,
le diocèse de Limoges célèbre les ostensions pour commémorer le miracle des ardents,
élément fondateur de l’histoire de la ville. Culturelle et cultuelle, cette manifestation permet aux
Limougeauds, croyants ou non, de remonter aux origines. C’est sur le Montjovis que tout a commencé.
Le mémorial des Ardents situé sur l'un des points culminant de Limoges, la colline Montjovis.
Le mémorial est dédié à la 1ére procession faite en l'honneur de Saint Martial
Ce mémorial a été réalisé par l'architecte Roger Toulouse représente le Limousin par le granit,
le châtaignier et la bruyère
Le 12 novembre 994, le mal des ardents, provoqué par un champignon contenu dans l’ergot de seigle,
déclenche une brûlure insoutenable qui provoque la mort. Cette épidémie décime la population.
Les forces médicales restent impuissantes face à ce fléau. Puisque la science n’apporte
aucune solution, les religieux tentent d’en trouver une. Les hauts dignitaires de l’Église,
réunis en concile à Limoges, décident d’exhumer les reliques de saint Martial, premier évêque
de Limoges, et de les conduire sur le Mont-Jovis qui est la plus haute colline de la cité.
Coïncidence ou miracle, la maladie stoppe sa progression. Jean-François Julien
Jean-François Julien, journaliste au journal le Populaire du centre
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