Exposition en plein air
Cette exposition a fait beaucoup parler !
Ce qui m'a frappé dans ces statues c'est la profondeur du regard.
Le sculpteur haut-viennois Marc Petit accède à
une large reconnaissance.
Il a exposé à Limoges, au jardin de l’Évêché en plein air 74 grands
formats superbes et tourmentés ainsi que des œuvres de plus
petites taille à la galerie Artset.
Un mécène, François Ollandini, lui a dédié un musée en Corse.
Suite à une enquête, la revue Miroir de l’Art l’a déclaré plus grand
sculpteur d’aujourd’hui. Marc Petit se confie.
Nul n’est prophète en son pays… Comment réagissez-vous à la double
exposition de Limoges ? Ouf?! Je désespérais de voir cela se produire
un jour. L’exposition au jardin de l’Évêché et aux environs permet de montrer
mes grands formats, part très conséquente de mon travail.
Je n’avais jamais pu le faire à Limoges.
Vous accédez à une grande reconnaissance. Quel effet sur vous ?
Un plaisir immense.
Cela m’encourage à poursuivre dans ma logique de travail.
Une fois dans mon atelier, je ne pense pas à ceux qui verront peut-être
ma sculpture un jour. Je fais ce que je veux.
Question d’authenticité ? Exactement. Depuis toujours, j’ai cette exigence.
Je pense que la reconnaissance vient de là. Je n’ai jamais triché. J’aurais pu.
À 20 ans, j’aurais pu réaliser des sculptures de jeunes filles jolies,
faciles à vendre. Or, même quand je ne gagnais pas d’argent avec mon
travail,j’en ai toujours éliminé le « joli », pour garder l’essentiel,
essayer de m’approcher de la beauté.
Beauté n’est pas joliesse. C’est l’inverse. La beauté est ce qui reste
quand on a enlevé tous les enjoliveurs. C’est l’intériorité et non l’apparence.
C’est le contraire du flatteur. La beauté, ça a de la profondeur.
Ça sent l’humain, pas le savon. Toutefois, je ne dis pas que j’accède
à la beauté. J’essaie de m’en approcher. Or à mesure qu’on l’approche,
elle recule. Elle est inatteignable.
Comment est née votre vocation ? À 14 ans, en grattant un caillou.
Ma sœur s’était fait tailler une cheminée. Il restait des chutes de pierre.
Avec un tournevis et un marteau, j’ai creusé pour voir si c’était dur.
Ça m’a vachement plu !
C’est-à-dire ? De suite, j’ai senti qu’il y avait là quelque chose à trouver.
Je suis immédiatement allé acheter des ciseaux à bois pour tailler.
J’ai récupéré de la pierre chez les tailleurs. Et je me suis mis à essayer de
faire des petites sculptures dans la cuisine, chez ma mère,
à Cahors où je vivais.
Vous n’avez plus décroché. En seconde, j’ai arrêté le lycée en disant à
ma mère que j’allais devenir sculpteur.
Comment avez-vous fait ? J’ai commencé par faire un stage de tailleur
de pierre.Pendant ce stage, le sculpteur René Fournier donnait des cours
de sculpture.Il m’a appris le B.A.BA. Puis, j’ai pu rencontrer Jean Lorquin,
grand prix de Rome 1949. Suite à ma première exposition à Cahors,
il a accepté de me corriger. Nous avons échangé sur la sculpture
jusqu’à sa mort, en 1999. J’avais 38 ans.
Aujourd’hui, comment naît une sculpture ? Je suis une logique plastique.
Une pièce m’en inspire d’autres, une façon d’aller plus loin.
C’est la sculpture qui guide la sculpture. Moi, je ne guide rien.
Parfois, il y a des trous. Cela s’arrête. Alors je reprends un travail passé
et je vois comment je peux l’approfondir.
Ce billet est un peu long , veuillez m'en excusez, mais pour essayer
de comprendre cet artiste il faut d'abord le lire puis
après regarder.